Poésies d'Elisabeth Sachet
Les Mouettes
Dolorès Franco
Les voleurs de Bagdad
Chaos
Alliance
Le fils du fleuve
L'île percée
Lavande marine
L'océan
Fatou
Potière africaine
L'Africaine
Ma ville

 



 

FATOU


Non, Fatou, tu n'es pas morte
même étouffée par la cohorte.
Tu nous as précédés dans l'argile,
on a senti le courant d'air d'une autre rive:
l'expression d'un souffle exterminé
par une main de fer
sur un coussin de velours.
La rage était ce jour-là une déferlante
dans les
cœurs lézardés
avec ton ventre vide
leur regard avide.
Les fleurs haineuses poussent partout.
Tes amis ont inondé leur mouchoir
de percale rose.
un halo couleur de sang
a remplacé le lever du soleil.

                                Elisabeth Sachet Oct.98