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Hommage
Le dernier poilu.

Mercredi 12 mars 2008,  Lazare Ponticelli le dernier poilu et légionnaire français, s'est éteint à l'âge de 110 ans.
Il avait finalement accepté l'hommage national au nom de ses compagnons de combat.
Cette disparition ne va pas éteindre dans les mémoires tout ce qui s'est fait au début du siècle dernier, ni tout ce qui se raconte sur la guerre de 1914-1918.
Aucune légende ne dira la souffrance et l'héroïsme anonyme de ces hommes. Certains sont morts à peine sortis pour la première fois de leurs villages, avant même de comprendre ce que leurs chefs ne comprenaient pas eux-mêmes.
Les livres garderont les récits de la barbarie, des uns, de l'imprévoyance des autres, et de tous, le mépris de la  vie de ces hommes naïfs. Ils les voyaient comme un mur face aux canons ou comme marée humaine montant à l'assaut des premières machines de guerre à la fois baroques et meurtrières.
La peine des survivants a été aussi de comprendre ce qui longtemps n'a pas voulu se dire: des millions de morts et le sacrifice inutile de deux  générations qui ont longtemps manqué à toutes les nations belligérantes .

La Grande guerre de 1914-1918, charge encore la mémoire et la conscience parfois des générations qui l'ont suivie. Cette guerre est présente en images au fond des armoires de beaucoup de familles chez peuples qui ont y ont pris part. La photographie alors au point, temoigne de la misère et de la peur de ces hommes jetés dans ce qui a été parfois une véritable boucherie de la jeunesse vive des nations.

Cette page, après d'autres, est écrite en hommage à Lazare Ponticelli et à tous ses compagnons sacrifiés sous le drapeau français dans une guerre mondiale. Cette guerre a explosé comme un feu longtemps couvé sous l'idéologie phraseuse, romanesque, exaltée. L'esprit monarchique, l'orgueil, les rivalités nationalistes, tout cela n'est jamais mort et peut ressurgir encore pour de nouveaux conflits que nous savons chaque fois plus meurtriers et plus destructeurs des civilisations.

A quoi a servi cette guerre, sinon à appeler à la revanche de 39-45 qui a manqué de peu le remplacement d'une civilisation meurtrie par un culte barbare, raciste et exterminateur.
Dans tous les pays qui ont pris part au conflit, on s'attendait à une guerre, et on attendait la guerre qu'une simple étincelle pouvait provoquer inéluctablement tant le consensus patriotique entretenu avait préparé l'opinion.
Chacun avait sa bonne raison de partir en guerre:
L'Allemagne voulait consolider son alliance austro-hongroise.
La France veut renforcer son alliance avec la Russie, et l'esprit revanchard veut venger la perte de l'Alsace-Lorraine.
La Russie veut garder sous son contrôle les peuples slaves au détriment de l'Autriche-Hongrie.
L'Angleterre veut garder sa toute puissance en Europe et rester la reine des mers.
L'Autriche-Hongrie veut la fin de la Serbie pour préserver son existence.
Chacun aussi se croyait bien armé pour affronter une grande guerre devant régler tous les problèmes en suspend provoqués par les nationalités qui s'affrontaient.
L'incompétence des chefs, l'incurie des responsables politiques, l'imprévoyance des stratèges encore à l'école des guerres napoléoniennes ;  les poilus ont tout enduré.
La doctrine était simple: un troupeau de fantassins armés de la seule baïonnette avançant dans la boue au milieu des trous d'obus pouvait faire front à la mitraille ennemie : la marée humaine.
Un fond romantique avec l'attaque non préparée, massive, le duel, la position à conquérir et à tenir des officiers qui se défient, et tout cela avec le plus grand sacrifice de vies humaines.
Quand parfois, mal nourris, mal armés, sans un jour de trêve quelques-uns de ces hommes, voyant tomber leurs camarades, faiblissaient devant l'horreur, on fusillait "pour l'exemple", et cette reprise en main était comptée à la gloire des chefs qui savaient mater la troupe.
Comment finit la guerre?

1918, le 8 août les forces américaines entrent au combat. Après un dernier sursaut des allemands, les alliés ont définitivement le dessus sur tous les fronts. Bulgarie, Turquie, et Autriche-Hongrie signent séparément un armistice. Les allemands restés seuls jettent l'éponge le 11 novembre 1918. Fin du conflit.
Après ce cauchemar, on pense que c'est la dernière guerre qui vient de finir. Mais en fait, dans le traité final il y avait en germe le départ pour une nouvelle idéologie revancharde et c'est 1939-1945.
Mais nous savons que maintenant, presque partout dans le monde, des hommes s'affrontent et meurent sans gloire, sans cause ni raison. Rien n'a changé pour le malheur des hommes de troupe. Il n'y a toujours pour ceux qui combattent et pour les peuples martyrs, aucun bénéfice à tirer. La tuerie et le génocide ont simplement remplacé le combat.