Les adolescentes

 

On ne peut pas parler des adolescentes de France sans évoquer le problème douloureux de la grossesse précoce. On ne dira pas que la situation en France est plus dramatique que dans les grands pays comme la Canada ou les Etats-Unis, mais il reste que nous comptons en France un peu plus de 10 000 grossesses d'adolescentes entre 12 et 18 ans. Pour les filles de moins de 16 ans, il y 2000 grossesses. L'origine sociale et culturelle de ces adolescentes montre bien que les milieux défavorisés en ont la bonne part. Les jeunes-filles issues de ces milieux vont subir en plus d'un climat familial défavorable: mauvaise information, absence de déclaration, absence de suivi médical . Il est entendu que les cas qui prêtent attention et qui peuvent être à l'origine d'une véritable détresse, concernent les jeunes-filles qui sont encore au collège ou au lycée, qui sont immatures, sans information sur la sexualité et sur la contraception. Quand ces grossesses arrivent à leur terme, on constate un taux anormal de mortalité infantile.
On compte en France 3% d'interruption de grossesse (5% en Seine St-Denis). L'ignorance, la négligence ou l'échec de la contraception avec même l'absence de mesures contraceptives font que l'IVG tient lieu de contraceptif pour  beaucoup de ces jeunes-filles. Depuis Ségolène Royale, les infirmières peuvent délivrer la pilule du lendemain dans les établissements scolaires.
On doit ajouter que dans certains milieux, bon nombre de ces grossesses précoces peuvent être le résultat d'un viol: viol par un membre de la famille ou un proche ; seulement 10% de ces viols sont signalés à la police.
La sexualité ignorante et non maîtrisée amène aussi avec elle le contamination par le VIH. C'est ainsi qu'on compte 4000 à 5000 jeunes filles de 16 à 19 ans contaminées.

Jeunes-filles enceintes de 15 à 19 ans  ( selon C. Pawlak, en 2000).
Angleterre  32 pour mille  
France  24 pour mille  
Etats-Unis  96 pour mille  

         Il est à remarquer qu'aux Antilles, la grossesse d'une adolescente se passe dans des conditions bien assumées par le groupe familial et social. La déclaration et le suivi médical se font dans les conditions normales et l'enfant à naître est accepté sans rupture familiale pour la jeune-fille et sans rupture sociale. C'est le trait d'une tradition de solidarité et  d'une proximité des générations. Cette situation est aussi le fait d'une société à taille réduite dans laquelle la parenté jamais lointaine est reconnue, créant un lien de personne à personne, au-delà du statut social.