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Violences conjugales :

10 Préjugés qui banalisent les violences faites aux femmes dans toutes les sociétés
Dix Idées reçues concernant les violences conjugales contre les femmes et dix réponses à opposer à ces affirmations habituelles sans fondement. Il n'est pas question de considérer les hommes comme naturellement enclins à la violence.
Dans leur majorité, ils peuvent être aimants, amicaux, généreux et affectueux à l'égard des femmes.
Beaucoup de femmes savent rendre tous ces sentiments pour une vie de couple harmonieuse.
Devant la violence conjugale dont les femmes sont victimes, on constate qu'il y a un certain nombre d'idées reçues qui poussent à admettre les choses qui se répètent comme une condition naturelle.


1- Notre société engendre naturellement la violence.

La société en elle-même n'engendre pas la violence, au contraire elle a été créée et pensée pour nous en protéger. La violence qu'on observe est le fait de certains agents de la société qui profitent des failles du système, et non pas de la structure sociale.


2- Les femmes subissent la violence comme les autres.

Il y a des formes de violences spécifiquement réservées aux femmes, parfois insidieuses :
dans la rue, dans l'entreprise et dans la cellule familiale. Le catalogue va de l'insulte au viol en passant par la privation de liberté et la docilité exigée à tous les désirs et à toutes les décisions d'un autre plus fort.



3-La violence concerne en fait peu de femmes.

Elle concerne au moins 20% des femmes dans ses manifestations les moins discutables : coups et blessures, brimades, humiliations, viols, viol conjugal répété. C'est le cas d'une femme sur 5. Une femme sur 2 peut citer une femme de sa connaissance ou de son entourage soumise à la violence physique, psychologique ou aux humiliations dans son travail ou sa relation de couple.


4- La violence contre la femme est le fait de certains pays et de certains milieux sociaux.

Dans les pays pauvres, où il existe parfois aussi des tensions sociales et des conditions de vie épouvantables, il est facile quand on veut le faire, de confondre toutes les violences et de ne pas distinguer celles qui sont réservées aux femmes. En France, au Canada, en Suisse, dans les pays nordiques les chiffres se confondent. La violence subie par la femme touche tous les milieux, toutes les cultures, tous les groupes sociaux. Le niveau d'éducation, la ville ou la campagne n'y font rien. Chaque fois qu'il y a un mari, un amant, un compagnon, un ami, un homme dominant, la femme est en risque de subir une violence.


5- Une des causes de la violence dans le couple est souvent la fatigue de l'homme due aux contraintes du travail.

Le plus souvent, la femme travaille, et dans ce cas elle a la triple tâche de l'entreprise, des tâches ménagères, et de la responsabilité des enfants ; veiller à leur santé, leur sécurité, leur éducation et leurs bonnes manières. Ses heures de travail dépassent largement les 35 heures (la double journée). La participation de l'homme est aléatoire et "à sa convenance" Quand elle n'a pas un emploi salarié, on exigera de la femme la perfection dans la tâche ménagère; elle n'aura aucune autonomie financière pour être soumise au bon vouloir de l'autre. Le recours à la violence est un moyen pour contrôler et soumettre la femme : 80% des femmes qui ont subi des violences importantes de la part de leur conjoint vivent dans une relation où l'homme est dominant. L'emploi, lorsque la femme peut disposer d'une partie au moins de son revenu, peut l'aider à une moindre dépendance et lui permet des contacts en dehors du couple.


6-Les femmes ne sont pas toujours crédibles quand elles portent plainte pour violence.

Les femmes qui se plaignent ne mentent pas plus que les autres catégories. Il est déjà humiliant de s'avouer insultée et battue par son mari, presque toujours devant les enfants ou un autre tiers. Le risque que prend la femme en accusant un homme de la violenter est déjà un acte de courage. Les femmes méritent d'être écoutées et d'être crues.


7-Une gifle ou un coup n'est pas une bien grande violence. Parfois, la femme l'a méritée.

La femme mérite donc une punition et c'est l'homme qui est auprès d'elle qui s'en charge comme de droit divin ! On entend parfois ce propos imbécile. Une gifle est une violence particulière avec une charge de domination de mépris et d'insulte ; particulièrement quand c'est un adulte qui la reçoit. Personne n'a de gifles à recevoir de personne. Une femme n'oublie pas la giffle qu'elle a reçue !


8-La perte de contrôle momentanée (alcool, autres drogues)est la cause de la violence dans le couple.

L'homme violent n'a pas besoin de perdre son contrôle pour être violent. Toutes les études signalent clairement que l'alcool ou la drogue ne sont pas la cause de la violence mais l'accompagnent dans certains cas. Pour assurer sa domination, l'homme violent peut user de l'intimidation et de la menace avant d'avoir recours à la violence physique.


9-La femme battue ou violentée peut quitter son mari ou son compagnon.

La femme ne peut pas toujours quitter une relation de violence pour beaucoup de facteurs. Le principal est la dépendance. Où aller ? Que vont devenir les enfants? Avec quels moyen ? Est-ce que ce moment n'est pas une mauvaise passe qui va changer? Dans notre société une femme seule a beaucoup de difficultés à vivre et à être reconnue selon son âge et son revenu. Parfois, le mari la menace ; elle peut avoir peur. Une femme qui veut quitter un mari violent se retrouve souvent placée dans un foyer tandis que le mari reste dans la maison. Mais ces raisons et ces hésitations ne sont pas toujours bonnes. En tout cas, même mariée, la femme peut partir (art. 175 du code civil ).




10-Dans tous les cas, c'est à la femme de se débrouiller; on ne peut rien faire de l'extérieur.

L'isolement ajoute à la détresse et au désespoir des femmes victimes de violences conjugales. Si vous êtes près d'une de ces femmes, vous pouvez lui apporter votre aide.
Quelle peut être votre aide ?
1- Vous lui dites qu'elle n'est pas seule; vous l'aidez à raconter ce qu'elle vit sans poser de questions.
2-Remontez son sentiment de dignité personnelle qu'elle a pu perdre en lui faisant comprendre que rien n'autorise personne à la frapper, l'humilier ou la contraindre.
3-Laissez-la exprimer sa colère ou sa peur. Ne jugez pas ses décisions.
4- Si c'est la première fois qu'elle se confie, elle va pleurer. Ne lui demandez pas de retenir ses larmes. La consoler, c'est lui faire prendre conscience de sa dignité et de son droit au respect.
5- Si elle a subi une violence physique et si elle veut une visite médicale ou porter plainte, soutenez-la et proposez de l'accompagner en témoin de sa seule démarche.
5-Aidez-la à s'informer sur l'aide offerte aux femmes et enfants violentés, sur les foyers pour femmes, les centres de consultation, les services sociaux, les services juridiques ; sur la protection juridique à laquelle elle a droit. Accompagnez-la chez une avocate ou un avocat. Si vous ne pouvez le faire, trouvez une autre personne pour vous remplacer.
7-- Même de loin, si elle ne veut pas se confier, ayez un œil sur elle et donnez votre aide au moindre signe.
Le problème de la violence dans le couple nous concerne tous. La société est faite d'hommes et de femmes, par les hommes et les femmes, pour les hommes et les femmes. Chacun doit contribuer à aider l'autre à y trouver sa juste place.